Ce baromètre confirme une vraie préoccupation pour les sujets environnementaux et écologiques : 78% des personnes interrogées se soucient de ces questions, une proportion qui est plus forte chez les jeunes générations. 62% des Français considèrent même que l’impact environnemental des produits est un critère d’achat. Ils sont cependant seulement 20% à être prêts à payer plus de 10% plus cher pour ces articles. De même, l’aspect social est un critère d’achat important pour la moitié de la population, mais 13% est prête à payer plus de 10% plus cher pour ces produits. « Ces chiffres montrent une grande sensibilité mais un passage à l’acte difficile », remarque Philippe Moati, cofondateur de l’ObSoCo.
Les labels mal connus
Un deuxième volet de ce baromètre explore la connaissance des labels par les consommateurs. 93% des Français connaissent au moins un label, mais un tiers n’en connait pas plus de deux. Le nombre moyen de labels connus s’élève ainsi à 4,1 sur 15. Dans la même veine, 9% des sondés savent vraiment ce que signifie le sigle RSE (responsabilité sociétale des entreprises). 11% connaissent la notion d’entreprise à « raison d’être », et un petit 6% l’expression « entreprise à mission ». Les consommateurs sont de toute évidence peu informés sur ces thématiques pourtant de plus en plus prégnantes dans le monde professionnel.
84% des Français ne sont pas capables de citer spontanément une entreprise engagée lorsqu’on leur demande.
Des consommateurs sceptiques
Autre chapitre du baromètre : la confiance des Français dans l’implication des entreprises. Là encore, le décalage est fort. Si les sociétés sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des politiques environnementales et sociales, 7 personnes sur 10 pensent qu’elles ne sont pas suffisamment impliquées dans la lutte contre la crise écologique et les grandes questions sociétales de notre époque (discriminations, pauvreté, équilibre territorial, etc.). 84% des Français se disent même incapables de citer une entreprise engagée, et cette impression touche tous les secteurs. Les PME sont toutefois mieux notées que les grandes structures.
Une communication jugée peu crédible
56% des personnes interrogées estiment que lorsqu’une grande entreprise met en avant ses actions environnementales et/ou sociétales, ce ne sont que de belles paroles sans changement significatif. Ce chiffre descend à 39% pour les PME. 68% pensent ainsi que l’engagement des entreprises en faveur du bien commun a pour seul objectif d’améliorer leur image. Philippe Moati explique cette défiance par « une mise en question de l’idée que le progrès économique puisse amener le progrès social. Ce sentiment que les entreprises ne roulent que pour elles date des années 1980 ». Plus de la moitié des Français considère quand même pouvoir influencer les futures stratégies des entreprises par leurs comportements de consommation.