Le suspense ne fait que durer puisque quelques heures avant l’audience, l’actionnaire Aurelius révoquait Guillaume de Feydeau de son mandat de président d’Office Depot Europe et Office Depot Participation, l’empêchant d’avoir accès à certains fonds et, de ce fait, de présenter son offre de reprise au tribunal. Ce projet, porté par son entreprise Deham Management, était la plus avantageuse aux yeux des organisations syndicales, avec la conservation des toutes les activités de l’enseigne (retail, web et contract) et la sauvegarde de 860 emplois sur environ 1 500. Rachetée par le fond d’investissement allemand Aurelius en 2017, la filiale Office Depot France a été placée en redressement judiciaire le 5 février 2021 par son actuel dirigeant Guillaume de Feydeau afin de mettre l’entreprise sous la protection de la justice française. Dès lors, différentes offres de reprises ont été évoquées, pour le retail d’une part, pour la logistique ou la vente à distance d’autre part. Aujourd’hui, outre le projet à l'abandon de Deham Management, deux offres se distinguent. Celle d’Addex Group – Adveo qui prévoit de reprendre 628 emplois sur 1 483, 58 magasins sur 60 et les sites internet, soit une enveloppe de 36 millions d’euros (15 millions de capitaux de reprise (dont 11 millions en fonds propres), 12 millions d’euros de crédits fournisseurs et 9 millions de reprise de dettes, selon Le Monde du 25 mai. 65 postes doivent également s’ouvrir en 2021, puis 65 autres en 2022, réservés aux ex-Office Depot.
L’offre d’Alkor Groupe est aussi sérieuse avec un budget de 23,2 millions d’euros, sans aucun financement public, pour le rachat des actifs et des stocks, de la créance obligataire et de huit immeubles placées en fiducie. Avec la reprise de 50 magasins sur 60, 460 emplois seraient sauvegardés. La coopérative propose aussi d’ouvrir 370 postes dans les fonctions commerciales, support et IT, réservés aux anciens collaborateurs d’Office Depot France. « Nous serions heureux d’offrir un avenir solide à ces 830 personnes, qui nous rejoindraient directement et indirectement. Ce serait une vraie sécurité pour eux car la reprise opérationnelle serait immédiate, en mode plug & play », précise Stéphane Couchot, président d'Alkor Groupe, à l'issue de l'audience.