Vous avez sollicité le placement en redressement judiciaire d’Office Depot France. Qu’est-ce qui a mené à cette décision difficile à prendre ?
Je suis arrivé à la tête d’Office Depot France il y a deux ans dans une configuration délicate, tant d’un point de vue financier que stratégique et politique. Petit à petit, nous avons désamorcé cela avec un nouveau plan stratégique qui repose sur un triptyque : vision omnicanale, simplification et réorganisation, et conservation de nos capacités de livraison du dernier kilomètre. Puis il y a eu la crise Covid-19, qui a impacté notre activité Contrats (puisque les entreprises étaient fermées), mais comme beaucoup d’autres acteurs du bureau. Le web et les magasins ont, eux, bien résisté.
Vous aviez pourtant de premiers résultats satisfaisants avec ce nouveau plan ?
En fin d’année, nous avons eu la satisfaction de recevoir de bonnes notations avec un trimestre à l’équilibre. Mais en parallèle, notre actionnaire Aurelius a mis en vente en milieu d’année, et nous n’avons pas trouvé d’alternatives. J’ai donc décidé de mettre l’entreprise sous la protection du Tribunal de commerce en considérant que c’était le meilleur moyen de gagner un peu de temps et d’énergie pour trouver une solution, avec l’actionnaire actuel ou un autre. Mon objectif est de trouver un nouvel équilibre et de se projeter dans un futur différent.
Quelle est la suite des évènements pour Office Depot France ?
Un administrateur est nommé. Nous avons une période d’observation ouverte pour 6 mois. Sur cette base, nous essayons de trouver des idées qui nous permettent d’aller par le haut. Le plan stratégique continue, il est bien construit. Je ne vois pas de raisons d’en changer puisque nous avions des résultats prometteurs. Ensuite, si un nouvel actionnaire se présente avec d’autres projets… nous verrons bien.
Concrètement, qu’allez-vous faire maintenant ?
Nous lançons un appel d’offres pour trouver des options et réunir nos trois canaux dans une stratégie omnicanale. Une entreprise est une aventure humaine, mais aussi économique et sociale. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est de trouver la meilleure équation, qui soit porteuse d’avenir de manière pérenne. Ça ne m’intéresse pas de vendre Office Depot à la découpe ! Je veux régler l’enjeu global de l’actionnaire et reprendre le développement de l’entreprise. Office Depot France a un modèle économique viable et j’essaye de rester positif quant à la capacité de l’entreprise à se transformer pour assurer son avenir. Pour en savoir plus sur la procédure, lire notre article.