Plus d’une soixantaine de représentants d’entreprises de la papeterie et de la fourniture de bureau avaient fait le déplacement pour assister à trois conférences (qui étaient simultanément diffusées sur le web pour les absents) avant d’échanger autour d’un cocktail déjeunatoire. Tous étaient visiblement ravis de retrouver un mode de communication moins virtuel que ces derniers mois. Une rentrée en recul L’institut GfK a d’abord présenté les chiffres définitifs de la rentrée scolaire en grandes surfaces alimentaires. Le cabinet d’audit estime que ce circuit de distribution représente les trois-quarts du marché scolaire sur la période. Les hypers et supermarchés ont engrangés 416 millions d’euros de chiffre d’affaires entre les semaines 26 et 36, une valeur en retrait de 2,5%. Les volumes, eux, reculent de 1,4% avec 163 millions d’unités écoulées. En 2021, les parents ont préparé la rentrée dès juillet avec une bonne dynamique sur ce mois. En revanche, aout a été plus difficile avec des replis à deux chiffres, excepté la dernière semaine (après le versement de l’allocation rentrée scolaire qui reste un booster pour le marché) et la première semaine de septembre. Signalons que l’an dernier, aout avait été exceptionnellement fort. GfK indique qu’en 2021, 46% du CA rentrée scolaire s’est fait sur les semaines 33 à 35, soit entre le 16 août et le 5 septembre.
74% des parents ont fait l’inventaire des fournitures qu’il leur restait avant de faire leurs achats de rentrée scolaire.
Au niveau des produits, en GSA, l’écriture est la catégorie reine de cette rentrée 2021 avec +1% et 126 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les colles et adhésifs sont à -1% (36 millions d’euros), les accessoires à -2% (33 millions d’euros), tandis que le classement décroit de 4% (80 millions d’euros) et les cahiers, agendas et papier sont à -5% (140 millions d’euros). Les Français sont toujours fans de marques nationales puisqu’elles constituent 73,2% des ventes, jusqu’à 88,1% pour l’écriture. En revanche, les prix baissent de 2,1% en moyenne. GfK a ensuite fait un point sur les résultats tous circuits de distribution (GSA, spécialistes culturels, pure players généralistes et superstores) sur les mois de juillet et août 2021. Le chiffre d’affaires monterait à 501 millions d’euros, soit -2,5%. Les spécialistes culturels et pure players tirent leur épingle du jeu avec +19,9%. Quant aux superstores, ils poursuivent leur progression avec +4,2%, confirmant le glissement de la GSA vers les spécialistes qui s’opère depuis cinq ans. Les données globales, incluant les dernières semaines de la période, seront connues à la fin du mois d’octobre. Retour sur l’année 2020 L’institut GfK a, dans un deuxième temps, présenté l’étude filière 2020, qui aurait du être dévoilée au printemps si le congrès Ufipa avait pu se tenir. La papeterie Office a pesé 5,1 milliards d’euros en 2020, en très légère hausse de 0,6% en valeur. Premier acteur du marché sur cet exercice : les consommables avec 24,1% de parts de marché. Suivent l’ensemble écriture, adhésifs et maroquinerie avec 17,1%, les produits « autres » (mobilier, informatique, diversification) avec 14,5%, le papier reprographique et les étiquettes avec 10,3%, les machines de bureau avec 8,8%, le classement avec 7,1%, le papier façonné avec 5,7%, la présentation, planification avec 4,4%, la carterie et produits saisonniers avec 3,8%, les fournitures postales et emballages avec 3,2% puis les fournitures de bureau avec 1%. En 2020, les circuits B to C ont représenté 53,3% du marché, contre 46,7% pour le B to B. Ces chiffres (+5,4 points pour le B to C) sont forcément marqués par le deuxième trimestre 2020, quand les entreprises ont été nombreuses à fermer, alors que les besoins de la population confinée se sont multipliés. Le télétravail généralisé a confirmé ce glissement vers des circuits grand public. Sans surprise, la GSA et les pure players progressent donc, quand l’activité contract et la vente à distance reculent. Les superstores se maintiennent. De toute évidence également, le rayon entretien et hygiène s’est révélé un relai de croissance pour les circuits professionnels (+22,5% en VAD). Enjeux et perspectives macroéconomiques Pour finir, l’économiste Eric Hayer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, a pris la parole pour évoquer les enjeux économiques mondiaux à court, moyen et long terme. Après être revenu sur les tendances qui se présentaient avant la pandémie, il a expliqué la gestion économique de la crise en France, en Europe et dans le Monde. Il a ensuite exploré les opportunités pour 2021 et 2022, s’attardant notamment sur la sur-épargne des citoyens européens et sa potentielle influence sur la gestion de la dette publique. Un autre volet de son intervention concernait le calcul de l’inflation à l’heure où le choc de la demande, qui fait généralement baisser les prix, rencontre un choc de l’offre, qui fait au contraire monter les prix. Pour le chercheur, le maintien du multilatéralisme économique est aussi un enjeu important pour les années à venir, tout comme la question environnementale qui risque de créer des flux migratoires inédits. Cette intervention riche en chiffres, analyses macroéconomiques et scénarios d’avenir a été rigoureusement suivie par les membres de l’Ufipa. L’association de la filière papeterie donne rendez-vous à ses adhérents les 16 et 17 juin 2022 pour un nouveau congrès Ufipa, où sera révélée l’étude filière 2021.