En 2021, en France, la production de papiers et cartons a progressé de 7%, atteignant 7,4 millions de tonnes, en résonance avec la reprise économique du pays. Le chiffre d’affaires du secteur se monte à 5,9 milliards d’euros. Cette bonne dynamique compense le recul de 6,1% en 2020. Entre 2019 et 2021, la production reste ainsi stable avec +0,4%. La France fabrique 8% des papiers et cartons mondiaux, en 5e position derrière l’Allemagne, la Suède, l’Italie et la Finlande.
Quelle situation selon les usages ?
Les performances en termes de production diffèrent selon les catégories de produits. Sans surprise, avec l’explosion du e-commerce, l’emballage et le conditionnement affichent +9,7% en 2021 avec 4,9 millions de tonnes produites, soit +9,3% depuis 2019. La fabrication de papiers à usages graphiques est également en progression : +8,9% avec 1,3 million de tonnes. Ce résultat ne rattrape pourtant pas la forte baisse de 2020 (-26,7%). Sur deux ans, la famille est à -20,1%. Les papiers d’hygiène, qui avaient bénéficié de la crise sanitaire en 2020 (+1,8%), reviennent à leur niveau prépandémie avec -1,8% en 2021 (817 kilotonnes). Les « autres papiers » poursuivent leur chute avec -9,2% en 2021 (383 kilotonnes), soit -11,8% depuis 2019. [junkie-alert style="grey"] -57% Entre 2017 et 2019, la consommation de papiers graphiques dans l’Union européenne est passée de 42 à 18 millions de tonnes, soit une baisse de 57%. En 2001, les papiers à usages graphiques représentaient 45% de la production française, pour 17,7% aujourd’hui. [/junkie-alert] Les coûts de production grimpent Comme dans tous les secteurs, le problème du coût des matières premières, du fret et de l’énergie a marqué l’année 2021 de l’industrie papetière française. Le prix de la pâte à papier a pris entre 46 et 54% sur l’année, notamment à cause de la dégradation des approvisionnements en bois et en papiers et cartons à recycler, dont les tarifs ont flambé. « L’absence de nouvelles capacités et les frictions logistiques ont conduit à une hausse des cours au premier semestre 2021 », explique la Copacel. La demande de pâte a reculé de 4% au niveau mondial, alors qu’elle a cru de 3,4% en Europe. Le décalage entre l’offre limitée et la demande soutenue, ainsi que l’augmentation des coûts de production, ont donc provoqué de nouvelles élévations de prix : de 30 et 80% entre février 2021 et février 2022. La question du coût de l’énergie, déjà un sujet en 2021, sera aussi cruciale dans les mois à venir.
L’activité de l’industrie papetière a été très bonne en 2021, et est bien orientée en ce début 2022. Toutefois, la guerre en Ukraine, le risque de dégradation du contexte macro-économique et la persistance de prix extrêmement élevés de l’énergie et des matières premières pourraient inverser la tendance. Le futur exécutif devra, pour cette industrie essentielle à la vie du pays et emblématique de l’économie circulaire, rapidement engager des politiques publiques visant à réduire ces incertitudes, notamment dans le domaine de la fourniture d’énergie. » Philippe d’Adhémar, président de Copacel.